Quand nous avons réfléchi à l'idée de parler des femmes d'exception qui nous entourent chez Gofer, en tant que clientes ou extras, nous avons tout de suite pensé au Chef Anto Cocagne.
Pour nous, ces femmes d'exception font tomber des barrières et sont un exemple de persévérance dans un secteur, celui de l'hôtellerie et la restauration, où leurs collègues masculins sont plus nombreux.
"Je n'oublierai jamais le jour où mon Chef m'a dit qu'il adorait travailler avec des femmes, car elles étaient plus méticuleuses que les hommes, mais que pour manager des équipes, elles n’auraient jamais le poids et la légitimité nécessaires en cuisine. Ça m'a révolté"
Chef Anto est l'un de nos meilleurs exemples de ces parcours exemplaires remplis d'efforts et d'excellence, car après un BTS de cuisine, elle continue ses études, afin de se spécialiser dans la direction de restaurants et l'organisation de réceptions.
Son parcours professionnel commence en 2009 en tant que Chef de partie en Caroline du Sud (USA) dans un Hilton, pour ensuite réaliser des missions variées prouvant son profil polyvalent et curieux : Commerciale, Chef de production et Chef de partie au sein de plusieurs établissements, très souvent des traiteurs.
Quand elle devient maman, elle se rend compte que la vie familiale et professionnelle sont difficiles à combiner, avec des horaires très chargés en journée. C'est pourquoi en 2015, Chef Anto décide de changer de cap et devenir Chef de cuisine indépendante à Paris où elle propose une cuisine africaine minimaliste influencée par une « french touch culinaire» . Elle est aussi consultante culinaire, formatrice et directrice artistique de l'Afro-Cooking Magazine.
Ces postes lui permettent de décider de ses horaires et de mieux s'organiser avec son mari pour s'occuper de leur enfant. Cependant, elle se sent souvent jugée quand elle n'est pas présente auprès de son fils car elle a des impératifs professionnels. On lui demande "Tu as laissé seul ton mari avec ton fils ce soir, ou quelques jours pour aller à une conférence à l'étranger ?", Question à laquelle elle répond fermement : "Mon mari c'est aussi son père, il sait aussi bien s'occuper de lui que moi et il sait que je m'épanouis dans mon travail autant que lui"
"Les femmes en cuisine imposent petit à petit leur identité. Elles se maquillent, achètent des vestes féminines... Nous voulons plus que jamais montrer de quoi nous sommes capables sans avoir à ressembler aux hommes"
En 2016 , Chef Anto a reçu le prix de la Révélation féminine africaine de l'année au Gala Africa COP22 dans la catégorie gastronomie. Elle vient tout récemment d'être nommée Finaliste de "La Cuillère d'Or 2018" et lauréate du Prix Spécial « Eugénie Brazier » pour la créativité
"Il manque des associations pour la défense de l'égalité des femmes en cuisine. "La Cuillère d’Or" est l'une des seules à le faire dans le cadre des concours culinaires destinés aux femmes, avec un jury composé par hommes et femmes"
Merci Chef Anto pour ce parcours inspirant et encourageant !! Vous prouvez bien que les femmes peuvent arriver très loin si elles se donnent les moyens, travaillent dur... et surtout si elles n'écoutent pas ceux et celles qui se laissent guider par les stéréotypes sexistes.